Parmi les recommandations d'une étude auprès des différents acteurs de l'écosystème des dirigeants :
Accepter de déléguer et lâcher-prise.
Accepter que l’on ne peut pas tout contrôler et tout faire seul.
Rechercher des opportunités pour déléguer ou pour collaborer
afin d’alléger la charge mentale.
Ne pas chercher à être sur tous les fronts tout le temps.
Si 87 % des dirigeant(e)s de TPE, PME et ETI choisissent de parler de leurs problèmes de santé à leur entourage professionnel (contre 51 % des actifs), le baromètre de la Fondation MMA et de Bpifrance révèle un mal-être psychologique chez près d’un quart des entrepreneurs (24 % en moyenne).
D’après cette enquête menée auprès de plus de 1 500 dirigeant(e)s, 90 % des décideurs se disent en bonne forme physique (+7 points par rapport à 2023), tandis qu’ils sont seulement 76 % à s’estimer en bonne santé psychologique. On remarque en effet une fragilité psychologique plus important chez les chefs d’entreprise depuis la pandémie du Covid.
Une meilleure forme physique…
En effet, en 2019, les dirigeant(e)s se disaient à 79 % en bonne forme physique et à 86 % en bonne forme psychologique. Une inversion des tendances s’est créée et, depuis la pandémie, les indicateurs sur leur état de santé psychologique n’ont jamais retrouvé les seuils d’avant crise, alors que leur santé physique s’accroît d’années en années.
Les priorités auraient-elles changé ? Ce qui est certain, c’est que les décideurs accordent plus d’importance qu’avant à leur entretien physique, en passant notamment par la pratique sportive. Ils sont 54 % à indiquer avoir repris une activité physique régulière pour prévenir la maladie, qui arrive désormais en tête des bonnes pratiques, devant une alimentation plus saine (48 %). Ils sont même 74 % chez les 18/24 ans et 65 % chez les plus de 65 ans à pratiquer une activité sportive.
… mais une santé mentale plus fragile
Si les jeunes sont effectivement les plus sportifs (96 % d’entre eux se disent d’ailleurs en bonne santé physique), ce sont aussi eux qui sont le plus sujets à une fragilité psychologique. Les 18/24 ans sont 30 % à évoquer une forme psychologique passable ou mauvaise, contre une moyenne de 24 % pour l’ensemble des dirigeant(e)s. Pour Élise Tissier, Directrice du Lab de Bpifrance, c’est un des « signaux faibles qui sont à suivre dans le temps ».
Du reste, le niveau de moral des dirigeant(e)s reste stable d’une année sur l’autre (76 %), excepté pour les entrepreneur(e)s dans certains secteurs spécifiques, comme le transport, l’agriculture et la construction.
...des secteurs d’activité plus difficiles que d’autres
La moyenne des dirigeant(e)s affirmant avoir une santé mentale passable ou mauvaise étant de 24 %, les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans le secteur des transports, ils sont 39 %, contre 38 % dans l’agriculture et 29 % dans la construction. A l’inverse, les dirigeant(e)s de l’industrie affichent un bon moral avec seulement 16 % indiquant une santé mentale passable ou mauvaise.
Ce décalage peut s’expliquer par les tensions observées dans ces secteurs où les défaillances d’entreprises ont bondi en 2023 selon le bilan annuel d’Altares sur les Défaillances d’entreprises (+ 40,7 % pour la construction, + 30,7 % dans les transports et + 7 % pour l’agriculture).
En parallèle, les chiffres de renoncement aux soins ne faiblissent pas. 32 % des sondés confient avoir renoncé à aller voir un médecin dans les 12 derniers mois, dont 15 % à plusieurs reprises. Des indicateurs stables par rapport à l’an passé. Les dirigeant(e)s évoquent à 60 % un manque de temps et la nécessité de privilégier leur activité. 10 % des décideurs admettent ne jamais consulter de médecin. Un taux qui augmente dans les secteurs en difficulté sur le plan économique. Ils sont 15 % dans la construction et 22 % dans les transports.
Un équilibre en vie professionnelle et vie personnelle difficile à trouver
37 % des dirigeant(e)s rencontrent encore des difficultés à concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle, selon l’étude. Un taux qui reste stable depuis cinq ans. « Ces taux ne doivent pas faire oublier les réalités du quotidien de nos dirigeant(e)s : maintenir l’équilibre vie pro/perso reste un vrai défi et il leur est encore souvent difficile d’instaurer un suivi régulier chez leur médecin », commente Sylvie Bonello, Déléguée générale de la Fondation MMA Entrepreneurs du Futur.
« La grande majorité des chefs d’entreprises, avec ou sans salarié, ont un profil très spécifique », explique Guylaine Volcy-Lafages, psychologue du travail, intervenante en prévention des risques professionnels (IRPP) et experte bénévole pour l’association 60 000 rebonds.
« Ils ont un esprit d’entreprise qui les pousse, au départ, à prendre des risques et des responsabilités plus que tout un chacun, explique Guylaine Volcy-Lafages, psychologue du travail, intervenante en prévention des risques professionnels (IRPP) et experte bénévole pour l’association 60 000 rebonds. Ce sont des personnes qui font preuve de courage, d’adaptabilité et de résilience.
Toutes ces qualités et cette force morale vont les aider à faire face, à réagir et à supporter les difficultés qui ne manquent pas dans ce contexte de crise mondiale. Ils ne sont toutefois pas à l’abri du burn out s’ils se laissent piéger par le poids des responsabilités aussi bien financières que vis-à-vis de toutes les personnes qui gravitent autour d’eux : salariés, partenaires, fournisseurs, famille, etc. ».
En effet, lorsque la pression subie dépasse les ressources psychologiques et physiques, les conséquences se manifestent rapidement : fatigue intense, douleurs (tête, dos, estomac), troubles du sommeil, maladies de peau, système immunitaire déficient, etc.
« La fierté, la posture à tenir et l’image à soigner, notamment dans nos territoires où le qu’en dira-t-on est très prégnant, rendent encore plus difficile la prise de conscience et donc la prise en charge effective du chef d’entreprise », poursuit la psychologue.
Comme pour les salariés, plusieurs bonnes habitudes sont nécessaires à mettre en place dès le départ pour que travailler rime avec sérénité. « Il est primordial de prendre du temps pour soi, d’avoir des activités, des loisirs, en un mot, des temps de déconnexion totale », précise Guylaine Volcy-Lafages. « Une bonne alimentation et de l’activité physique sont également indispensables.
Les chefs d’entreprise ont aussi tout intérêt à savoir se donner des limites, à gérer leur stress, à apprendre à déléguer si possible, à chercher du soutien auprès d’autres dirigeants et évidemment à consulter un professionnel en cas de besoin.
La bonne santé de leur entreprise en dépend ».
Afin de garantir la santé mentale des cadres supérieurs, il est essentiel que les entreprises mettent en œuvre des stratégies spécialement conçues pour les dirigeants. Voici quelques-uns des outils à mettre en œuvre :
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